Devenir soi: les 5 conseils de Jacques Attali pour prendre le pouvoir sur sa vie


Devenir soi est le titre du dernier livre publié par son auteur, l’intellectuel et homme politique français d’obédience juive Jacques Attali. En s’appuyant sur une pléthore d’exemples de personnalités du monde entier, Attali en vient à la conclusion que toute personne est capable (doit être capable) de prendre sa vie en main car, en bout de ligne, tout le monde mérite de vivre bien et mieux, sans trop attendre des autres. Pire. Ne rien attendre de personne. Est-ce possible d’y parvenir sans l’aide des autres? Évidemment la réponse est: NON. Nous vivons en société, nous sommes entourés en permanence de personnes avec lesquelles nous entretenons toutes sortes de relations (d’amour, de travail, de conflit, de compétition…). Mais l’idée défendue par Attali consiste plutôt à ne plus vivre comme étant un citoyen qu’il qualifie de  »résigné-réclamant »:

Résignés à ne pas choisir leur vie ; réclamant quelques compensations à leur servitude. Étrange monde : dans des sociétés en apparence de plus en plus individualistes, de moins en moins de gens réalisent leurs rêves, de plus en plus acceptent de ne faire que réclamer les miettes d’une abondance. Et lorsqu’ils croient s’en échapper, c’est par l’ersatz de la distraction, de la collection, du bricolage. […]

Car, à en croire l’auteur, l’effondrement du modèle (largement majoritaire) de l’individu  »résigné-réclamant » est quasi certain. Le modèle est même en faillite puisque le processus de sa destruction immanente a déjà été entamé dans plusieurs sociétés (riches et moins riches). La solution, selon Attali, se situe non plus du côté des États qui se sentent de plus en plus incapables de répondre aux incessants besoins des citoyens-consommateurs, mais plutôt réside chez l’individu lui-même qui, en se prenant en main, libre de ses choix, responsable de son propre destin, fait de sa vie une magnifique ‘‘sur-vie » au lieu de se contenter d’endurer une insoutenable  »survie ».

Voici quelques extraits du livre dont je recommande vivement la lecture; même si nous ne pouvons être d’accord avec l’auteur sur tous les points abordés. En le lisant, on aura été inspiré par les judicieux conseils de l’écrivain, tout en ayant soi-même sa propre vision des choses.

Bonne lecture.

Dans le monde d’aujourd’hui, où que ce soit, pour qui que ce soit, devenir soi, prendre sa vie en main n’est jamais, ou presque, le résultat naturel d’une éducation.

[…] Il y faut en général un Événement. Il peut s’agir d’un choc ou d’une évolution lente, d’un déclic ou d’une longue maturation, d’un conseil stimulant ou d’une contrainte intolérable, d’une grande abondance matérielle ou d’une extrême pauvreté, de la rencontre d’un maître ou d’une rupture avec une famille ou un milieu, d’une situation qui force à se prendre en main ou d’une routine étouffante, de la volonté d’être absolument soi-même ou d’une irrésistible envie de devenir autre, de la rencontre avec soi ou de la rencontre d’un Autre dont la présence suscite une rupture avec soi. L’Autre, condition si souvent nécessaire et suffisante du « devenir-soi »…

Mais l’Événement, quel qu’il soit, en général ne suffit pas. Il faut (en particulier pour ceux aux yeux de qui le « devenir-soi » n’est pas une évidence) un moment d’isolement au moins sur le plan mental, une phase de silence, de concentration, de méditation – une Pause. 

Pendant cette pause, il convient de parcourir un Chemin en cinq étapes, que voici :

1/ Comprendre les contraintes imposées à sa vie par la condition humaine, par les circonstances et par les autres.

2/ Se respecter et se faire respecter ; réaliser qu’on a droit à une belle et bonne vie, à du beau et du bon temps.

3/ Admettre sa solitude ; ne rien attendre des autres, même de ceux qu’on aime ou qui nous aiment ; et, grâce aux étapes précédentes, la vivre comme une source de bonheur.

4/ Prendre conscience que sa vie est unique, que nul n’est condamné à la médiocrité, que chacun a des dons spécifiques. Et qu’on peut même, au cours de sa vie, en mener plusieurs, simultanément ou successivement.

5/ On est alors enfin à même de se trouver, se choisir, prendre le pouvoir sur sa vie.

Au bout de ce chemin qui peut et doit être revisité plusieurs fois au cours d’une même existence, qui peut se parcourir en une heure ou en plusieurs années, on doit ressentir comme un arrachement, une désintoxication, une libération par rapport à sa dépendance antérieure, proche de ce que certains nomment « éblouissement » ou « pleine conscience », que j’appelle ici Renaissance.

[…] Alors je vous le dis : prenez-vous en main, libérez-vous des conformismes, des idéologies, des éthiques et des déterminismes de toute nature. N’attendez plus rien de personne. Écoutez-vous. Ayez le courage d’agir. Rien ne justifie de se résigner, d’accepter les faits accomplis, de n’attendre que de l’autre la réponse à des difficultés personnelles. Et, en particulier, de l’attendre des puissants ou de l’État. La bonne vie est une vie où l’on se cherche sans cesse, où l’on se trouve mille fois successivement ou simultanément.
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